lutte contre les campagnols
Lutte collective contre le campagnol
La lutte collective vise à mettre en place différentes mesures de lutte sur un périmètre déterminé. Les mesures vont de l’alternance fauche/pâture, à la culture de céréales, en passant par l’installation de perchoirs et de nichoirs pour les rapaces, la fauche des refus de pâture et bien évidemment la lutte directe par piégeage ou gazage.
Le but recherché est de maîtriser les pullulations de campagnols et ainsi réduire les pertes pour les agriculteurs. La maîtrise des populations s’avère plus facile lorsque le risque de pullulation est faible. La phase de basse densité est favorable à la mise en place de méthodes de lutte. Il faut donc agir avant de voir le retour des campagnols.
La pratique observée en Franche-Comté montre qu’une lutte collective porte ses fruits. La mise en place d’une lutte collective contre les campagnols fait l’objet d’un projet porté par AgriJura et soutenu par l’Office fédéral de l’agriculture. La Fondation rurale interjurassienne est mandatée pour l’exécution du projet et l’accompagnement des agriculteurs. Plusieurs groupes de lutte se sont constitués sur différents périmètres dans le secteurs des Franches-Montagnes, du Clos du Doubs et de Roche-d’Or.
Les mesures de lutte en un coup d’oeil
Conseils de lutte selon l’infestation
Catalogue de mesures
Présentation du projet de lutte collective contre le campagnol terrestre
La lutte en Franche-Comté (excursion du 7 mai 2015)
Le 7 mai 2015, un petit groupe d’agriculteurs s’est déplacé du côté de Damprichard (F) pour se renseigner sur la lutte contre le campagnol. La journée fût très enrichissante entre les explications des pratiques de quelques agriculteurs et, en parallèle, la visite de la fromagerie de Charmauvillers.
Les agriculteurs francs-comtois ont expliqué le principe de fonctionnement des groupes de lutte. Au départ, il s’avère nécessaire de lutter contre les taupes et de détruire les galeries. Il faut ainsi faire face à un gros travail de rattrapage lorsque peu de mesures ont été prises contre les taupes depuis plusieurs décennies. En Franche-Comté, la lutte contre les taupes s’effectue à base de pastilles de gaz toxique (PH3) qui sont insérées à petites doses dans les galeries. La lutte contre les campagnols terrestres et les campagnols des champs se fait avec l’aide de céréales empoisonnées. D’autres mesures sont également prises pour favoriser les prédateurs et gérer les herbages.
Le travail de lutte doit commencer à basse densité sans quoi les efforts sont vite anéantis. Il ne faut pas attendre de voir les taupinières se multiplier avant d’entamer une lutte. Les agriculteurs doivent prendre conscience qu’il peut y avoir près de 200 campagnols par hectares alors que l’on distingue seulement quelques taupinières. Au départ, il faut travailler en groupes sur toutes les parcelles du périmètre afin de vider les foyers. L’exemple de Damprichard montre qu’un groupe de 5 personnes peut couvrir 6 à 7 hectares en 3 heures, ce qui équivaut à un investissement d’environ deux heures par hectare par an en moyenne. Ensuite, le travail d’entretien nécessite environ un quart d’heure par hectare par an. Le même groupe de 5 personnes couvre alors plus de 100 hectares en 3 heures. Des doses infimes de céréales empoisonnées ou de pastilles de PH3 sont actuellement utilisées. Sans compter qu’il n’y a presque plus de mauvaises herbes à traiter puisque les prairies se densifient.
Les résultats sont là, photos et qualité du fourrage à l’appui. Un agriculteur témoigne qu’il a des prairies denses, productives et avec peu de mauvaises herbes. Le fourrage est d’excellente qualité, sans terre et sans poussière. Alors qu’il était contraint d’acheter du fourrage avant d’entamer une lutte, il peut désormais en vendre.
Journée campagnols : Les solutions existent (6 avril 2016)
6.04.2016 – Une bonne cinquantaine d’agriculteurs et agricultrices se sont retrouvés mercredi 6 avril aux Sairains (Montfaucon) pour découvrir différentes méthodes de lutte directe contre les campagnols. Les dégâts provoqués par les rongeurs ces dernières années sont encore dans toutes les mémoires. L’envie de réguler les pullulations est donc bien présente, reste à savoir comment.
Après une brève introduction, le programme laissait rapidement place à la pratique. Les personnes présentes ont ainsi pu découvrir le gazage au Polytanol, le piégeage et l’utilisation de la machine Actisol pour détruire les galeries.
Ces démonstrations ont été suivies de discussions intéressantes et animées. Discussions qui sont la preuve de l’intérêt qu’a suscité l’événement. Si chaque technique a ses avantages et ses inconvénients, c’est bien la combinaison de plusieurs méthodes qui est la clé du succès sur le long terme. Les participants l’on compris et c’est bien un paquet de mesures devront mettre en œuvre sur leur exploitation.
La présence de professionnels et de praticiens actifs dans la lutte collective contre le nuisible a permis une argumentation rationnelle et convaincante qui a séduit les participants.
Il s’agit maintenant de se retrouver pour mener ensemble une lutte efficace et durable. Non, les pullulations de campagnols ne sont pas une fatalité !